XVIII ͤ SALON DES ARTS D'AXAT
Du 4 juillet au 4 août 2023, de 14h30 à 17h30
Tous les jours (sauf le lundi)
à l'ancienne église.
Événement organisé par l'association Les Amis du Village de AXAT (11)
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Irène MARQUES au Salon des Arts d'AXAT Ecrit par F.M.
Les
œuvres qu’Irène Marques a choisi de présenter au sein de cette
exposition collective s’articulent suivant deux pôles complémentaires,
c’est-à-dire différents mais unis par une même recherche plastique : celle du portrait. C’est en effet cet
art de la représentation – dont le but est de reproduire ou
d’interpréter les traits et les expressions caractéristiques
d’une personne – qui distingue avant tout son travail. Irène
Marques dessine des visages (plus rarement des corps),
essentiellement au pastel et au fusain qu’elle applique sur des
feuilles de papier aquarelle ou sur du carton. L’artiste fait donc
des portraits. Des portraits « réalistes », comme
lorsqu’elle rassemble au sein d’un même dessin des morceaux de
visage (un œil, une bouche, un nez…) appartenant aux trois enfants
de l’un de ses amis (voir Portrait :
trois enfants),
mais aussi des portraits imaginaires qui, eux, ont un rapport très
différent à la réalité. De fait, ces derniers ne renvoient pas à des personnes existantes (ou ayant existé), mais plutôt à des personnages tout droit sortis d’un monde inventé par l’artiste. Dans ce monde-là, les gens se ressemblent (cf. Égrégore 1 et Deux) et leur genre n’est pas très bien défini. Leurs figures aux
arcades sourcilières marquées, aux yeux fermés, aux pommettes
proéminentes, aux nez stylisés et aux lèvres charnues ressemblent
aux idoles de certaines civilisations disparues, tant il est vrai que
les visages dessinés par Irène Marques sont capables de nous
rappeler à la fois les moais de l’île de Pâques, les totems
amérindiens ou les masques océaniens et africains. Lorsqu’elle
construit ses images, l’artiste emploie souvent des tons sombres et
cendreux, lesquels leur confèrent une dimension mystérieuse, voire
allégorique (cf.
Introspection 1). Et c’est là tout l’enjeu de son travail : nous mettre en
présence de figures figées et archétypales qui nous saisissent et
nous parlent d’elles autant qu’elles nous parlent de nous. Il y a
de la puissance dans les œuvres d’Irène Marques, une puissance
silencieuse, étrange et impénétrable ; et, comme tout ce qui
n’est pas dès l’abord facilement compréhensible, ses dessins
peuvent aussi, parfois, faire naître un sentiment de trouble chez
ceux qui les contemplent, car ce qu’ils nous racontent – avec
une économie de moyens extraordinaire –, s’adresse
directement à l’âme… En définitive, ce que les œuvres d’Irène
Marques nous donnent à voir ne relève pas de la représentation
pure, mais plutôt d’une sorte d’expressionnisme doux et
spiritualisé qui trouve à s’accomplir grâce à une
simplification des formes, à l’emploi de couleurs assourdies et à
l’immobilité intransigeante des corps, ces derniers s’inscrivant
sur des fonds noirs ou gris qui semblent les maintenir pour toujours
dans l’espace sans issue du tableau.
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Trois enfants |
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Égrégore |
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Introspection |